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Coba - Mexique - Août 2009
Comme à chaque rentrée des classes, il y a la réunion parents - profs.
Comme chaque année, en mère d'élève concernée, j'y vais, sans grande motivation.
Je le fais plus pour montrer à ma fille que je m'intéresse à sa scolarité que pour y apprendre quelque chose. Mais aussi, pour qu'elle ne soit pas catégorisée par les profs comme l'élève dont les parents ne se préoccupent pas de leurs gosses, vu que son père, n'a jamais eu idée de s'y coller ! (ça doit une fonction maternelle de suivre les études des gamins).
Déjà, je n'aime pas aller dans ce genre d'endroit : je n'ai pas aimé ma scolarité, le système scolaire, les profs (mes parents ne lisent pas ce blog, ouf, une explication en moins à donner, car même s'ils savent ce que je pense du corps enseignant, ce n'est pas forcement facile pour eux d'accepter le fait que je déteste autant le métier de leur vie, qu'ils ont fait avec grande passion), les gros bahuts ...
Ce matin, c'était donc la réunion de rentrée pour les 2ndes.
Courageusement, levée à 9h00 alors que j'aurais tant voulu dormir un peu et profiter du fait que la Junior est chez son père (un des bienfaits de la garde alternée ...).
Bien sur, j'arrive un peu en retard devant le lycée : tous ces ados se ressemblent tellement, avec leur mèche devant les yeux, leurs visages tristes à vouloir faire sérieux, leur acné, leur jean slim pour les filles, les sweat pour tous ... Quelle uniformité ! Bien sur j'en avais conscience mais d'en voir autant au mètre carré, ça fait toujours bizarre ! Sans parler du coup de vieux : ben, oui, si je suis là, c'est bien que je suis une mère d'élève !
Dans la salle de classe, à peine 2/3 des places sont occupées : si l'on tient compte des couples, cela ne fait pas la moitié des élèves dont les parents sont venus ! Ça ne fait pas beaucoup car je trouve que le passage au lycée est vraiment un sacré bon en avant et surtout celui qui arrive à suivre avec les options qui sont obligatoires, les différentes matières acronymes, les changements de programmes et surtout la programmation qu'il faut infligée aux gosses si tôt ! Nous aussi surement, mais comme il y avait moins de choix possible, il me semble que c'était moins compliqué (je veux bien admettre que ma perception de la situation est complétement faussée : c'est à moi maintenant de décider ce qu'il faut faire, alors que pour moi, je n'ai hélas pas pu influencer le cours des choses : vive le déterminisme de corporation ! Une fille de prof fait forcément un bac C !)
Puis le défilé des profs : plus de 25 ans après, ils me font toujours autant pitié. Je n'arrive toujours pas à écouter plus de 5 minutes ce qu'ils disent, je ne peux m'empêcher de chercher leurs défauts, et surtout à trouver que la majorité correspond tellement à leur caricature !
Le prof de math abstrait dans ses explications sur les sujets terre à terre, la prof d'anglais avec un look d'anglaise, le prof de sport qui se bat pour faire reconnaitre sa matière au même rang que les autres, le prof de français (pas courant un mec en français en lycée ou collège, je crois bien que c'est la 1ere fois) qui dit à une classe de scientifiques qu'il faut lire pour la culture générale (il a mille fois raison, là n'est pas le sujet) car il espère que les gamins liront les bouquins conseillés (donc pas obligatoires !), la prof de SVT qui met en garde sur le fait que sa matière est enseignée jusqu'au bac quelque soit la filière ... Heureusement, le look Camif tend à disparaitre, mais il en reste encore dans les armoires ;-)
Quant au discours, cela fait 5 ans que j'entends le même : " l'année dernière c'était facile, mais cette année est décisive, il faut qu'ils bossent régulièrement et beaucoup s'ils veulent y arriver, je vais leur faire faire des exercices un peu difficiles mais c'est pour qu'ils aient de l'avance pour l'année prochaine, ils sont gentils mais trop bavards ..."
Ensuite, les parents !!!!
Je crois que dans le métier d'enseignant le plus dur à supporter n'est peut être pas les gosses, mais leurs parents.
Entre celle qui a déjà tout lu, tout contrôlé (elle lit le cahier de textes, relit les cours de la journée et lui fait faire les devoirs à côté d'elle !), tout analysé de ce qui est bien pour son gosse (RDV avec le conseiller d'orientation, lecture de brochures), navigué sur le site du lycée (je ne savais même pas qu'il y en avait un !), qui demande quel est le niveau de la classe (au bout de 2 semaines, il faut que les profs aient déjà une idée précise !), et celle qui attend tout du système scolaire, qui ne sait rien sur rien, qui demande aux profs d'éduquer ses mômes, mais de ne surtout pas les brusquer (entendu ce matin : " déjà qu'on les persécute avec les notes, il serait bien d'aménager dans le lycée un endroit convivial avec des jeux de socièté "... il me tarde de voir ces ados du XXI° siècle jouer aux petits cheveux !), en passant par celui qui a toujours une question précise à poser (pour la calculette, Casio c'est aussi bien que Texas Instrument ?), et tous ceux qui ne notent absolument rien, celui qui est sur son blackberry la moitié du temps (ah, ça c'est moi ! je sais, ce n'est pas poli et respectueux, mais que faire face à un tel blocage de ma part, dés que je suis dans un établissement scolaire ???), ceux qui notent tout, ceux qui partent en cours de route ...
Les 2 catégories qui m'énervent le plus sont la mère d'élève professionnelle et la paumée !
Bon, une de plus de faite, mais une de moins à supporter : avec un peu de chance (enfin, beaucoup de boulot de la part de Junior pour qu'elle ne redouble pas !), il n'en reste que 2 !!!!
Et comme c'est une gamine sympa, lorsque je suis rentrée à midi chez moi, elle était en train de bosser !!!