Swiming poules (et coqs)
Abbaye Vaux de Cernay - Avril 2009
Comme je vais de nouveau à la piscine tous les week end (ben oui, qui dit plus de mec, dit temps libre mais aussi obligation de ressembler à quelque chose, donc = sport !), cela me permet de refaire une tranche sur "la nature humaine".
Si on réfléchit bien, la piscine est un endroit assez étrange pour aller se dépenser, non ? C'est clos, ça pue , c'est monotone, on est les uns sur les autres et c'est très bruyant. Normalement, le sport, c'est aussi pour s'oxygéner. Là, rien de tout cela.
Pourtant, nous sommes nombreux à nous astreindre à ce rituel hebdomadaire (je ne peux parler pour les fanas qui y vont plus souvent, mais je ne doute pas qu'il y en !).
Pour le moment, je n'ai pas trouvé le créneau horaire qui me permette de nager tranquillement.
Ce n'est pas spécialement un problème car rien de plus ennuyeux que de nager : la vision est toujours la même, donc en faisant mes longueurs, j'observe mes compagnons de nage.
Commençons par les dieux du stade.
Ils enchainent les longueurs à un rythme infernal, doublent tout le monde, pas forcement en nous éclaboussant (je déteste avoir de l'eau sur le visage !), vérifient régulièrement qu'on les a remarqués, ont des palmes aux pieds et aux mains. La plupart est épilée (9 sur 10 sont des mecs, d'où la mention, et une seule fois j'ai vu une fille dans cette catégorie, elle nageait sans faire la moindre éclaboussure, impressionnante !), bien musclée, sans graisse. Un physique qu'on ne peut que remarquer mais qui fait tout pour l'être.
Il est clair qu'on les gênent (enfin, nous qui ne sommes pas des dieux du stade mais de simples mortels).
De temps en temps, un zélé ou un débutant, nous fait une longueur en nage papillon et là, tout le monde dans son couloir le déteste en 1 minute !
Puis vient la catégorie : " j'ai toujours fait du sport dans ma vie, mais là, la piscine, c'est ce qui me convient le mieux ".
Ceux là rêvent d'être dans la 1ere catégorie, mais un point qu'ils ne pourront pas changer les en empêche : l'age.
Car les dieux du stade ont moins de 30 ans alors qu'eux ont dépassé les 30 ans depuis ...
Ils sont studieux, mais s'arrêtent régulièrement entre 2 longueurs, histoire de mater un peu, puis se remettent à nager comme des dingues, pas régulièrement en alternant les nages.
Je ne suis pas sure qu'ils soient régulièrement présents, ni que cet exercice leur si bénéfique qu'ils le pensent.
Je crois que ce sont les mêmes qu'on retrouvent en train de courir dés qu'il fait beau ou sur un cours de tennis sur leur lieu de vacances.
En 3eme, je mets les femmes de 30 / 45 ans.
Ce sont des sérieuses.
Elles arrivent, ont pris leur douche, ont un maillot 1 pièce dos nageur d'une marque spécialisée dans la natation, ont bien mis leur bonnet, leurs lunettes, posent leur sac sur les bancs, puis rentrent rapidement dans l'eau : pas question d'être vues marchant sur le bord, leurs complexes divers les en empêchent.
Elles font leurs longueurs, sans jamais s'arrêter, durant au moins 30 minutes.
Puis dès qu'elles ont fini, elles sortent de l'eau le plus près possible du banc avec leur sac, s'enroulent dans la serviette, puis prennent leur douche, se sèchent bien les cheveux, se maquillent et repartent.
Comme si la mission était remplie.
Enfin, les adultes débutants.
Souvent âgés, voir très âgés. Autant d'hommes que de femmes.
Souvent, ils n'ont jamais du faire de sport de leur vie et la piscine est la seule possibilité de faire un peu d'exercice.
Ils avancent à 2 à l'heure, se vexent si on les doublent, balancent les bras et les jambes dans tous les sens, manquent de couler à chaque geste, toussent, s'étouffent. Leur flottabilité est plus que fragile.
On voit bien qu'ils ne sont pas ici uniquement par plaisir mais plutôt sur les conseils de médecins, enfants, voisines ...
J'évite soigneusement les couloirs dans lesquels ils s'installent car les coups de pieds réguliers, non merci.
Je ne parle pas des enfants. Eux ne sont là que pour sauter dans l'eau, encore et encore (j'ai vu la Junior avec ses copines faire ça durant une heure !). Bien sur, chaque saut est accompagné d'un cri strident. Heureusement, ils ne sont pas dans les couloirs où l'on nage. Mais ils contribuent à l'ambiance.
Et le dimanche matin, il y a aussi les bébés nageurs. Et encore des décibels ...
Vivement dimanche prochain !