Normalement, il y aurait dû ...
Pour une fois je vais parler de ma VDM et il n'y aura pas grand chose relevant de la fiction dans le billet de ce soir.
J'avais prévu, avant de partir en vacances la semaine dernière (encore ! mais pour la dernière fois avant quelques mois), de vous noyer, souler, gaver de photos prises à Bali, à partir de cette semaine.
Mais cette destination et les souvenirs des 10 jours passés là bas, ont depuis plus d'1 semaine un goût amer, voire me procurent un dégoût profond.
Chaque fois que je dis Bali en ce moment, j'ai le cœur au bord des lèvres ou l'impression de dire un gros mot ou pire, un mot interdit.
Comme si je n'osais plus m'approprier ce voyage, cette destination que j'avais accepté avec joie.
En effet, mon compagnon de voyage, de vie, de jour et de nuit, de (très) bons et (assez) mauvais moments (mais n'est ce pas la vie, ça aussi ? Le monde des bisounours n'existe pas dans un couple à moins d'être des moules), donc en d'autres termes, mon boy friend depuis 2 ans, m'a signifié mon licenciement, sans préavis ni négociation possible, à son retour de vacances.
Comme on est moderne, ce fut par renvoi automatique de mes appels vers la messagerie de son portable, que je reçu la mise à pied, puis par mail que je reçu la notification du renvoi immédiat et définitif, avec interdiction formelle de provoquer tout contact oral (mais là, je n'ai pas obéit, il y avait trop urgence à agir mais aussi parce que je pense que c'est par la communication qu'on peut régler les conflits, quelque soit leur importance et enfin, parce que l'époque n'est plus aux procès style "tribunal du peuple" où tu dois écouter la liste de tes délits en baissant la tête).
Comme dans ce genre d'affaires, il n'y a pas de conseils des prud'hommes, il ne me reste que mes yeux pour pleurer et surtout l'impossibilité de discuter, argumenter, comprendre, promettre, " tout retour en arrière étant impossible ".
Il n'y aura pas non plus de 2eme chance (mais je déteste cette expression, car vivre à 2 n'est pas une question de chance mais de volonté), ni de faisons un point calmement, objectivement, pour voir les points insupportables (à régler d'urgence), les juste chiants (qui supposent un léger effort de l'un et/ou de l'autre) et bien sur, les biens, les supers, les agréables, les inoubliables ... histoire de faire un petit bilan à 2 et voir s'il y a encore moyen ou pas de continuer sur le même chemin, mais que chacun puisse exprimer ses positions, attentes, volontés ...
Quelque soit la liste des reproches (et putain, qu'elle fut longue et tellement dans l'idée " qui veut tuer ton chien, l'accuse de la rage"), quelque soient les raisons réelles qui l'ont amené à cette décision unilatérale, la violence de la situation réside aussi dans le silence imposé.
Il est aussi difficile de se dire qu'on n'a pas vécu les mêmes vacances (je n'avais pas le sentiment d'avoir vécu un calvaire durant ces 10 jours, même s'il y a eu régulièrement des petits beugs, mais j'avais tellement fermé ma grande gueule que j'en étais presque fière), la même vie à 2 durant 2 ans, les mêmes souvenirs, les mêmes projets (qu'on faisait il y a encore quelques jours avant le départ).
L'impression d'avoir été sur 2 planètes différentes durant tout ce temps et de ne pas l'avoir su.
Et puis, il faut aussi se poser la question de la valeur des mots, ceux que l'on dit, ceux que l'on entend et enfin ceux que l'on comprend.
Il est évident que chacun peut changer d'avis, dire une chose un jour et ne plus forcement la penser aussi fermement quelques temps après, mais est ce possible de dire le contraire en 3 semaines (il est resté à Bali 3 semaines de plus après mon départ, son fils l'ayant rejoint)? De reprocher un trait de caractère à quelqu'un alors qu'on disait justement l'apprécier, en avoir besoin, quelques jours avant ?
Je dois être trop monolithique et psycho rigide mais en principe quand je dis un truc (surtout un compliment à une personne que j'aime) je ne change pas d'opinion aussi rapidement et je ne passe pas à l'avis opposé, s'il ne rien passé d'extraordinaire entre temps.
Voilà, cela fait plus d'une semaine que je ne dors plus la nuit, qu'entre 2 cauchemars violents et quelques rêves que j'aimerai prémonitoires (les rêves prémonitoires, pas les cauchemars !), que je repasse en boucle les 2 dernières années et surtout les derniers mois, que j'essaye de me persuader que c'est mieux ainsi, qu'il n'y a rien à faire de plus, et même de me dire que ce n'est qu'un sale con salaud doublé d'un lâche (ce doit être plus facile de se dire que ce type ne mérite pas mon attention et plus parce qu'affinités, non ?), mais non, pour le moment, je ne vois que le manque, la perte, la douleur, la tristesse, l'échec, le vide, l'incompréhension, le silence ...
Comme par hasard, je remarque tous les trucs qui me rappellent notre histoire alors qu'avant je ne les voyais plus (et celle ci faute, je l'accepte sans discuter, tellement je n'étais pas sur mes gardes). J'en deviens presque romantique et sensible à fleur de peau, au point de pleurer en écoutant Bashung chanter "avec le temps" de Léo Ferré, alors que ce n'est pas (officiellement) le genre de la maison de se laisser au sentimentalisme !
Peut on ré initialiser un cerveau comme on le fait d'un disque dur d'un ordi ?
Peut on se reprocher d'avoir été naïve et de s'être laissée aller à croire que cette fois, ça aller le faire pour un bon paquet d'années ? (pas de chance pour moi car pour une fois je me voyais bien sur un CDI alors que jusqu'à présent j'étais plutôt dans des schémas CDD).
Et faut il soigner le mal du mâle par le mâle ? Pour le moment, impossible d'imaginer de se lancer dans une telle recherche. Beurk !
Faut il être idiote, folle, pour s'apercevoir que l'on tient à quelqu'un, seulement une fois qu'il n'est plus à côté de soi ?
C'est le psy qui va être content quand je vais lui exposer la situation, je lui assure sa retraie au soleil ...
Voila, il fallait écrire tout ça quelque part, et la semaine prochaine, on reprendra le rythme normal des billets d'humeur sur les autres et les photos d'ailleurs ...